Interview Antoine Solaire pour Tout le bleu de tes yeux

Vos héros sont deux célibataires « endurcis ». Trouver l’amour serait-il le défi de notre époque ?

Je pense que l’un des plus grands défis de notre époque serait d’être heureux et épanoui. Chacun peut trouver son bonheur à sa manière, auprès de sa moitié bien entendu, avec sa famille ou ses amis, dans le sport, au travail… Cela dit, pour le cœur d’artichaut que je suis, l’amour a toujours été une préoccupation majeure. D’aussi loin que je me souvienne, il ne s’est pas passé un seul jour sans que je sois amoureux. L’amour peut transcender l’être et il permet de tout affronter, s’il est vrai et sincère. Dans Tout le bleu de tes yeux, pour Sophie et Alexandre qui sont deux écorchés vifs, le fait d’ouvrir son cœur, se donner une vraie chance et aller de l’avant à deux est un sacré défi !

Comment vous est venue l’idée du bleu en fil conducteur ?

Gamin, mes parents nous emmenaient, ma sœur et moi, en vacances au bord de la mer. Nous pouvions rechercher des coquillages nacrés, ériger des châteaux de sable et fendre les vagues ensemble du matin au soir. Les doigts de pieds en éventail dans le sable, j’adorais observer le chatoiement du soleil sur les vagues et les gros cumulus qui glissaient dans le ciel. Cela fait partie des sensations les plus pures, les plus simples, les plus délicieuses que j’ai ressenti. Aujourd’hui, je les conserve précieusement en mémoire. Lors de mon adolescence, un soir d’automne en Picardie, mon aventurier de père en a eu marre de la pluie. C’était mauvais pour la cuisson des grillades. Aussi, il a saisi une carte de France, avant de nous demander où nous souhaiterions poser nos valises pour de bon. Tous les doigts ont convergé vers la grande Bleue et Montpellier. Maintenant que je suis adulte, je m’en rends compte, le bleu est ma couleur passion. Elle l’a toujours été, et j’ai souhaité lui rendre hommage, en vous emmenant à travers Tout le bleu de tes yeux dans certains endroits où l’on trouve parmi les plus belles nuances de bleu.

Est-ce une fierté en ces temps compliqués d’offrir de la joie et du réconfort à travers vos livres ?

Je me rappelle du bon temps où j’étais animateur en camping et villages vacances. Je me revois en train de danser n’importe comment sur scène, saucissonné dans d’improbables tenues. En face de moi, les yeux des vacanciers brillaient dans la pénombre des nuits d’été. Après une dure année de labeur, ils pouvaient enfin souffler. Nous avions une sacrée responsabilité quant à la qualité de ce moment passés ensemble. Aujourd’hui, cela fait longtemps que je ne suis pas monté sur scène… Mais mon envie de faire plaisir n’a jamais disparu. Aussi, c’est une grande fierté d’imaginer que mes récits puissent apporter de la bonne humeur et du réconfort en cette période délicate.

Après La Bande des vilains petits canards, c’est aussi une belle histoire avec France Loisirs que vous poursuivez : que retenez-vous de cette aventure en avant-première ?

Plus jeune, je dévorais les titres de la collection Piment du club. Aujourd’hui, mon second roman est édité en avant-première chez France Loisirs. À ce rythme-là, c’est bien plus qu’une belle histoire, c’est carrément une épopée ! C’est tout bonnement extraordinaire. L’aventure éditoriale est encore plus passionnante que je l’imaginais. En plus, à mon sens, France Loisirs se donne les moyens de ses ambitions : procurer du plaisir à la lecture, à travers une sélection d’ouvrages coup-de-cœur soignés, tant sur le fond que sur la forme.

Les événements reprennent petit à petit, êtes-vous impatient de rencontrer enfin vos lecteurs ?

Ce serait une grande première pour moi. Comme toujours, en bon froussard téméraire, mes genoux claquent un peu, mais je suis aussi dans les starting-blocks. Pouvoir discuter littérature avec mes lecteurs, et surtout les remercier de me porter comme il le font serait formidable. Je croise les doigts pour vous rencontrer bientôt !